Par Josip Rainer: Le bol tibétain première partie.

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Par Josip Rainer: Le bol  tibétain première partie.

LE BOL CHANTANT TIBÉTAIN DE MOI MAINTENANT

L’instant avant de mon bol chantant

L’instant après de mon bol chantant

 Josip Rainer

Pour Jean-Claude Baïsse,

Écoute. En ce lieu forgeron de feu et de flamme des bols chantants, se forgent en cumul, le bol même et sa résonance sonore, et puis l’art harmonique de les choisir, et le talent résonant de les vendre, et la sagesse mélodique de les enseigner.

En te remerciant, de feu et de flamme, écoutons. Josip Rainer.

 L’instant avant de mon bol chantant

Je suis dans un cheminement émotionnel pour pouvoir choisir un bol chantant qui corresponde émotionnellement à mon état de personne aujourd’hui, mais légèrement détourné, avec davantage de lucidité et moins de douleur. À vrai dire, je cherche à choisir, et entendre, entre grimaces, la résonance d’un bol qui fait miroir métaphorique de l’inflexion musicale donnée, soit par la NOTE SI ou par le bémol de la note de SI. La souffrance physique et psychique installe dans la personne malade, un sens encore plus aigu et profond du rôle joué par l’écoute intérieure.

 

L’objectif personnel en faisant chanter « mon bol chantant à moi » est de maintenir et d’approfondir cette écoute intérieure apaisante, tout en oubliant délibérément sa nature de rêve. En écoutant intérieurement la note fondamentale chantée par le bol, le corps lui-même offre des sons silencieux en cumul de concert : les sanglots muets, le cœur avec ses battements rythmés par la vie et la douleur, un silence profond qui parle pour le corps qui grimace, qui sourit faussement pour tenir, et, silence suprême, le souffle tellement inaudible tant qu’il est étouffé en tenaille par la douleur.

 

L’écoute intérieure qu’entend le corps souffrant devient ainsi plus porteuse de sons apaisants et harmoniques, pour en offrir en cumul, un entendement aiguisé par la singularité d’une note musicale fondamentale spécifique. Chut, écoute, la résonance en SI bémol du bol chantant, ça soigne, ça apaise, ça détourne l’esprit spirituel de la douleur qui ravage la personne raisonnable en son corps intérieur. Le savoir-entendre offert par un bol qui chante, c’est un complément de savoir-tenir, une façon spirituelle supplétive pour mieux survivre. Non, rossignol ne soigne plus en solitaire.

 

Pour ainsi dire, pour tout entendre, c’est le choix entre un bol qui me donnerait une qualité d’écoute sur le plan de mon état de corps à présent, ou, mon état de corps de naissance, avant même que le corps soit marqué par les événements de la vie, la douleur atroce en particulière. Chaque chakra désigne un lieu spécifique dans le paysage du corps. Le chakra qui me correspond est ainsi un miroir physique et psychique idéal de ma personne, dans mon corps douloureux ; donc, soit avec mon corps de maintenant, ou soit avec mon corps à la naissance, le corps idéal avant que commence les événements de la vie. Ainsi, au sommet, mon choix définitif se porte pour l’instant sur un bol chantant de Note SI bémol, un bol calqué mélodiquement sur mon corps de naissance, à l’instant même de la naissance ; et l’inflexion descendante donnée par le bémol est un reflet précis d’un destin de corps légèrement détourné par la souffrance réelle. Comme le bémol qui lui-même est une inflexion de la note fondamentale de SI, la douleur atroce et sans répit est en elle-même une inflexion perfide de la douleur ordinaire, certainement douloureuse, mais banale et occasionnelle.

 

La réalité de maintenant et la réalité à l’instant exact de naissance, c’est un moyen ludique d’entendre intérieurement toute la différence entre mon corps souffrant d’aujourd’hui, et mon corps de naissance sans aucune trace de sa souffrance douloureuse à venir. En outre, le renseignement et le rêve doux que je tire de l’écoute de la Note SI bémol, cela se trouve davantage dans l’écoute d’un bol chantant martelé de sept métaux, auxquels est rajoutée une gravure en profondeur. C'est le principe de l'eau forte. Cette gravure embellit le bol martelé en apparence, et « ça lui donne souvent un peu de grain dans la sonorité, ce qui est du plus bel effet avec des bols chantants graves » (comme attesté par la manufacture et l’information en ligne). La gravure en profondeur est aussi un moyen artistique de faire entrer le symbolique de la décoration dans le bol, « sous la peau ». C’est une procédure de martellement qui, en entrant dans le corps du bol, révèle le corps du bol et sa résonance spécifique. La mémoire musicale du bol est ainsi remémorée à travers le martellement de son chant intrinsèque. Marteler dans la peau métallique du bol est une procédure d’ordre artisanale qui, à travers l’écoute, est ainsi capable d’allier la geste technique extérieure avec la geste thérapeutique intérieure.

 

Mon bol chantant idéal serait un bol qui incite et déclenche, à travers une résonance de remède, une écoute thérapeutique, une écoute métaphorique qui fait allier le « dehors et le dedans ». Je désire donc, un bol capable de créer un remède sonore, lequel me donnerait la possibilité de m’écouter encore plus en profondeur ; un bol donc de sept métaux, avec la mémoire de sa résonance martelée dans le métal. Écouter en soi-même, sa douleur, est un acte qui nécessite une écoute intérieure, et le plus intense et le plus assidu que possible. L’écoute dévoile la douleur en bas-relief qui se cache en soi-même ; l’écoute expose la douleur clandestine et invisible. En cumul, ce bol doit surtout respecter trois caractéristiques essentielles.

 

Le bémol qui donne la légère inflexion musicale à la note de SI, c’est la même inflexion corporelle que je vis et que j’entends sur le plan physique et psychique de mon corps maintenant. Il faut tout de même souligner que l’état de transposition, entre mes deux états de corps dans le temps, ça n’est pas un effet de miroir ou d’allégorie. L’écoute intime reçue et entendue, c’est un « souvenir de soi » qui se joue en soi-même, en privé, en appropriant à travers l’écoute du bol chantant, un état de santé exemplaire d’antan, et c’est la note musicale qui transpose le son « chanté » par le bol. Bien que le bol chante, le discours n’est pas chanson ; sa mélodie et son harmonie qui y pénètrent dans le corps sont de nature, précise et singulière et distincte. L’écho intérieur qui en résulte n’est pas un écho multiple et divers ; c’est purement, unique et sans pareil, un coup de dague musicale, un poignard harmonique sorti de la gamme entière des notes de musiques. Savoir écouter intérieurement, en écoutant par exemple un bol chantant, c’est (dans le cas présent) une facilité de soins par entendement, un argument apaisant, une pratique sans soins médicaux ; en tout, et en réalité, c’est une méditation spirituelle en vue de fermer ses plaies intérieures. 

À la base de mon symbolique personnel de lutte contre la douleur atroce et sans répit, j’ai besoin de trois facteurs de base dans mon choix d’un bol chantant. Je veux dire, un bol adapté à mes besoins personnels d’ordre spirituel et thérapeutique : et le tout contenu dans un même bol spécifique, les caractéristiques desquelles je puisse entendre dans le chant résonant du bol. L’idée essentielle est d’entendre le chant de mon bol, mais dans une écoute de plus intérieure et intime, et puis de transposée cette expression sonore dans un état d’écoute dépassant l’entendement, pour progressivement devenir, une écoute soignante.

 Je n’espère pas bien sûr d’être guéri en écoutant le chant d’un bol, mais plus réellement, j’espère que l’expression d’un bol chantant puisse m’apaiser émotionnellement dans ma ressentie de la douleur. En vue d’entendre cet apaisement par l’expression sonore d’un bol chantant, il faut nécessairement que la note fondamentale du bol soit le plus conforme possible avec mes attentes diverses, et avec la nature de ma personne.

 Par conséquent, dans le sens auditif de mon choix, le chant d’un bol spécifique est primordial et sans compromis entre moi qui l’écoute et le bol qui chante : c’est, silence pour silence, et puis ; silence et la première montée en expression du bol, et puis ; silence et la résonance aérienne et linéaire de ce bol qui me chante, et puis ;  silence et la note musicale sonore rentrant dans mon espace intérieur du corps, et puis ; à travers mon écoute intérieure aux aguets auditifs, voilà l’entendement d’un écho dedans, en moi, et puis ; en écoutant la résonance intime du bol me chantant, voici le corps qui, à travers son éveil sonore, s’apaise, et puis, et puis, et puis ; dans le sillage sonore des sons exprimés par le bol, le chant s’éteindre lentement dans un écho qui se diminue, et qui n’est plus. Et puis, silence, dedans et dehors.

 1)      J’ai besoin d’un bol gravé avec un diamètre de moins de 20mm.

 Il y a un bol gravé presque parfait pour mes besoins, mais avec un diamètre de 27mm, c’est peut-être un peu trop lourd pour qu’il reste dans la paume de ma main1. Il y a bien deux bols plus petits, de 19mm et shiny, ou de 11mm et naturel, mais ils ne sont pas des bols gravés. Dans le cas qu’un bol particulier soit conforme à mes attentes les plus importantes, je pourrais accepter un bol avec un diamètre dépassant 20mm, mais dans ce cas, il faudra que j’adapte le bol et sa dimension et poids plus grands, à un placement différent. En effet, en vue de le faire chanter, au lieu de le placer dans la paume de ma main, je le placerai sur une petite table. Il se peut, mais je ne suis pas certain que son placement autre que dans la main, que ça change l’efficacité vibratoire du bol. Étant donné que les vibrations sonores de son chant n’entrent plus directement dans le corps, je ne sais pas à quel point que la transmission à travers le corps est altérée, ou peut-être diminuée, et comment ce changement effectuera la fréquence sonore perçue par les oreilles ? Plus énigmatique, voire inquiétant, en quoi est-ce que l’écoute intérieure pourrait être affectée par le bol qui fait exprimer ses résonances, non pas directement dans la main, mais sur une surface en bois ? Est-ce que l’écoute intérieure directe deviendra une tierce écoute, et ainsi moins subtile et moins positive ?

 

2)      J’ai besoin d’un bol tibétain gravé avec une décoration qui est libre dans sa représentation, et sans aucun ancrage religieux.

 

Le deuxième critère dans mon choix est indispensable à mon schématique de penser, de réfléchir, de méditer, de survivre. Je ne parle pas de souffrance dans un sens bouddhiste métaphysique de savoir bien vivre. C’est le sens même de la représentation du corps que j’espère entendre dans le son exprimé par un bol chantant. Sur le bol de Note SI bémol gravé (272 euros), la décoration gravée est la représentation d’une inscription bouddhiste, et c’est donc déjà ancré dans une spiritualité existante et stricte. Je précise, c’est un ancrage strict dans le fait religieux qui est à l’opposé de mes intentions. Un double dorje est également représenté en son centre, de façon fréquente. Dans le cas présent, l'inscription est « Aum mani padme hum », qui est le premier mantra tibétain.

Dans la même catégorie, il y a bien un bol gravé de Note SI avec une décoration libre, mais à 25mm de diamètre, c’est aussi un peu trop grand et lourd pour que je le tienne dans la main. En effet, la représentation musicale d’un bol chantant doit être libre et sans aucune attache religieuse, parce que c’est la quête même d’un sens spirituel qui s’entend dans les sons d’un bol qui chante, et c’est ce récital que j’entends intérieurement, et qui devient la représentation personnelle de mes besoins urgents et impossibles d’être soigné et de moins souffrir.

 C’est exactement ça l’objective de l’appartenance libre de la décoration, en laissant à l’utilisateur la possibilité d’approprié personnellement et entièrement le son exprimé par le bol. Avec mes besoins personnels en vue, à travers une écoute intérieure, j’attends d’un bol qu’il soit libre autant en apparence que dans la pureté de sa note musicale spécifique. Donc, un bol qui est libre dans son expression chantée d’une note musicale, et libre aussi dans son expression décorative.

 Il faut souligner aussi, la nécessité d’avoir un bol tibétain chantant qui échappe à toute tendance aujourd’hui d’investir le phénomène de ces bols avec un descriptif trop ésotérique et initiatique. Cela arrive souvent qu’un climat de commentaire trop ésotérique est d’office hermétique en vue de cacher une manufacture des bols chantant qui est franchisée et industrielle. Finalement, en vérité, après moi, c’est la façon même d’utiliser un bol chantant qui est affecté par la qualité industrielle de sa manufacture. Pour ma part, j’attends émotionnellement qu’un bol me chante de façon artisanale, tout simplement parce que l’art même de faire chanter mon bol exige une gestuelle personnelle de ma part qui n’est en rien mécanisée et industrialisée. Écoute, c’est indispensable que cette geste d’utilisation demeure, extérieurement et intimement, une gestuelle qui est toujours naturelle et spontanée. Finalement, c’est la réalité artisanale de la manufacture du bol qui est la garantie de ma confiance dans le bol que j’ai choisi, et que je faire résonner. Oui, j’admets, « mon bol à moi » est plus qu’un objet inanimé ; mon bol est une présence à part. Entre mes mains, dans ma main, là-dedans ou mon bol résonne, et où mon bol personnel m’apaise, là, j’ai besoin de savoir que le rencontre et le rapport d’écoute entre nous deux est artisanal et authentique, artisanale et sincère, artisanale et véridique. Quand résonne le chant de mon bol, en moi, je suis ému par ses résonances de bonne foi. Émotionnellement, la seule caution spirituelle de mon bol qui me chante, c’est de savoir que sa manufacture est sans mensonge. La causalité qui se joue entre chant et écoute est de nature uniquement artisanale. Chut, j’écoute en premier, en arrière-fond de mes attentes spirituelles et thérapeutiques, les sons de fabrication martelés par les mains de l’artisan sur mon bol chantant.

 3)      J’ai besoin d’un bol qui dépasse, dans le tout symbolique de sonorité et d’apparence, une réflexion uniquement sur la métaphysique existentielle de l’être humain.

 La causalité entre un bol qui chante et l’utilisateur qui lui écoute, ça demande une réflexion profonde, non pas sur l’existence métaphysique de l’être humain, mais sur le corps humain comme objet vivant d’une personne. Bien que le bol chante, le chant n’est pas chanson ; bien que le bol soit de facto un objet inanimé, le bol respire. Et la résonance exprimée par le bol, c’est un chant vivant et aérien et linéaire, parce que seul un objet doué de mouvement sonore est apte à être transposé et accueilli par la personne qui lui écoute.

 Ainsi, il me faut un bol chantant que je puisse approprier entièrement à mon cheminement de pensée et mes besoins personnels de soins inaccessibles. Donc, un bol avec un symbolique libre de toute appartenance au fait religieux, et que je puisse investir avec mon sens personnel de la spiritualité, en occurrence, seulement le souffle et le vide, et donc, bien évidemment, non pas l’être humain extérieur comme créature, mais le corps intérieur de l’être humain qui souffre. Et par là, je précise, non pas une souffrance métaphysique de destin, mais la souffrance réelle du corps physique et psychique. En faisant la différence entre la souffrance métaphysique de l’être humain, et la souffrance réelle et médicale du corps humain, je fais souligner l’inflexion différente entre les perceptions bouddhistes et taoïstes du corps humain.

 Cette inflexion est d’une nature philosophique bien précise et voulue. Cela représente le cheminement de pensée d’un corps atrocement souffrant, d’un corps en quête de maintenir sa quiétude d’esprit face à sa douleur physique et psychique. C’est avant tout, la réalité d’un corps vivant qui meurt à chaque instant de ses douleurs diverses. Dans certains cas, le corps souffrant meurt bien avant la mort. La mort réelle n’est pas une souffrance, mais l’ombre d’une balle perdue, l’unique échappatoire de la souffrance possible dans un corps humain. La belle mort n’est qu’une mort imaginaire, et seule la plénitude de l’esprit est capable de faire équiper le corps souffrant avec les éléments pour pouvoir, vivre encore, et survivre toujours, et persister ainsi dans la lutte contre une souffrance réelle.

 Le corps vivant qui souffre en permanence, c’est un corps en deuil permanent. C'est-à-dire, le corps en état de mort constante, c’est parfois, comme à présent, un corps douloureux, mais tout de même, et contradiction de cauchemar oblige, ça reste le corps d’un esprit en paix. Je répète, ça reste un corps possédant une calme intérieure souveraine. Et j’ajoute, ça demeure un corps qui est bercé par ses trouvailles de savoir survivre, y compris la résonance intérieure d’un bol qui chante. Écoute, je constate que ses vibrations sonores résonnent dans la tête. Étant donné que la douleur dans le corps est invisible et clandestine, il y a la possibilité peut-être que les sons résonants de mon bol soient en contacte avec la douleur. Grâce, je rêve d’une rencontre anonyme et réussie entre le chant apaisant de mon bol et la douleur qui se cache dans une saillie névralgique. Prie, pardonne, puis-je ose rêver…de soulagement.

 Le chant résonant de mon bol, je l’entends en moi. Rossignol, dis-moi, en quête de vérité lyrique, je me demande si les résonances vibratoires de mon bol, sont-ils, en soi, capable d’assourdir mes sanglots silencieux, ou d’étourdir au moins mes soupirs douloureux. Bien que l’entendement du chant de mon bol se joue intérieurement dans ma tête, l’écoute intérieure ne me fait perdre en rien de ma pleine conscience de la réalité ; la douleur atroce et aiguisée, c’est ça, d’être constamment en état d’éveil. La douleur tue, mais sans tuer, la douleur atroce est tranchante jusqu’à la chair et dans les os. Enfin, contradiction heureuse de la douleur, c’est le bonheur de jouir d’un esprit quiet et en état constant d’écoute. Et voilà encore le raisonnement de la vie et de la mort qui me fait penser à la possibilité de se laisser envoûter par le chant apaisant d’un bol.

 La manifestation dans un corps souffrant d’un esprit heureux est un état de corps qui nécessite d’être maintenu, et ainsi entretenu pas une écoute intérieure importante, et voilà l’intérêt supérieur d’entendre un bol tibétain qui chante. La résonance exprimée par un bol chantant est chargée de sens émotionnel, et par une manifestation matérielle des signes aussi auditifs que graphiques, et sur des plans différents : musical en premier, spirituel d’office, et surtout, thérapeutique par nécessité. C’est avant tout, un corps qui écoute acoustiquement, un corps physique soulagé par la force de son propre esprit qui écoute. Pourquoi pas donc, un bol tibétain gravé qui chante ?

L’écoute intérieure, c’est l’esprit de l’être qui entend intérieurement. Le corps souffrant est un corps plié incessamment de douleur, et qui cherche une inflexion dans sa souffrance, en quelque sorte, et quelque part, un bémol d’altération neurologique, en vue de diminuer la douleur par des soins sonores. Voilà donc, le bémol idéal et imaginaire pour abaisser le ton de la douleur. Sans ressort à aucune allégorie, le corps souffrant est toujours en quête d’effectuer, et dans le cas présent, de maintenir, la modification dans son corps dedans. Cette modification dans le comportement sanitaire du corps représente le souhait manifeste de maintenir ses possibilités de vivre, et malgré la douleur. Et c’est uniquement à travers cette écoute intérieure de soi-même que la personne affligée demeure capable de se tenir et de « survivre ».

 Cette écoute intérieure du corps s’entend dans le corps dedans, et le corps intérieur devient de facto un parloir où ça devient possible d’entendre ses propres silences et ses propres sanglots. De fait, et la douleur oblige, cela crée la possibilité unique d’écouter de plus près, tout changement de ton ou d’accent dans sa propre voix, dans son propre corps, mais aussi dans les sons venant du monde extérieur. Cette harmonisation nouvelle est donc simplement un moyen d’écouter et d’entendre les souffrances propres à sa personne. Plus besoin d’un miroir métaphysique pour vivre, pour survivre ; l’écoute intérieure est, dans certaines personnes, un miroir sonore pour pouvoir tenir contre la douleur atroce.

 Enfin, d’office, jour après jour, à tout instant et sans répit, cette harmonisation nouvelle doit se maintenir. Et voici la raison existentielle pour que le corps souffrant continue de chercher d’autres moyens d’inflexions vocaliques, et d’autres possibilités d’entendement, pour qu’il puisse continuer d’entendre intérieurement, et peut-être moins souffrir. La résonance harmonique d’un bol qui chante, ça berce les rêves doux d’apaisement, et les espoirs inespérés de soulagement. En occurrence, il me faut un bol chantant pour complémenter le rossignol imaginaire qui me sert depuis toujours de placebo constant et apaisant.

   En conclusion silencieuse, voilà les trois caractéristiques élémentaires dans mon choix d’un bol tibétain chantant. Et j’ajoute,  j’entends très bien dedans, en moi, les éléments constitutifs de mon choix d’un bol chantant. Le choix d’un bol qui chante et qui soigne est une quête spirituelle à travers les sons, un voyage thérapeutique rêvé en vue d’un possible apaisement à travers un entendement mélodique et harmonique. Pour commencer, il y a la nécessité désespérée d’être soulagé et soigné en écoutant plus intérieurement une note musicale spécifique. Cela implique une connaissance intime de son corps comme parloir, comme vecteur inné d’un écho musical, comme caisse de résonance de son corps.  La souffrance intime est de nature insidieuse, toujours invisible et silencieuse.

 

Entendre en soi-même, c’est une stratégie de faire dissiper dans l’écoute intérieure, sa souffrance physique et psychique, cette douleur qui rend le corps silencieux et muet. Dans le silence du corps intérieur, sur le plan neurologique, la parole vibratoire d’un bol chantant aide à donner une voix au corps dépourvu de soins possibles. J’écoute, donc je vais mieux, j’écoute, donc je souffre moins, peut-être.

En mode aérienne et linéaire, les sons résonants du bol entrent dans le corps, dans l’ouïe auditive, puis ils vibrent dans l’écoute intérieure, avec la vibration d’une note musicale spécifique. Sans aucun ressort à l’allégorie ou une technique sonore spécifique, le corps transpose et utilise ces sons résonants en les faisant dissiper dans le silence de l’écoute. Voici une progression qui donne l’impression de sons qui voyagent, et lesquels, en rentrant dans le corps et son écoute, se transforment en une mode d’écho, pour en finalement s’estompé lentement dans le silence naturel du corps intérieur. Le chant d’un bol et l’écoute d’un corps créent ainsi un processus pour que l’utilisateur du bol, en le frappant, devienne de fait capable d’interpréter « le chant expressif » du bol. Je veux dire, et j’espère, que ce processus harmonique puisse continuer de m’aider de mieux entendre intérieurement, en vue d’utiliser « l’expression sonore du bol » de façon spirituelle et thérapeutique. Une telle utilisation m’aidera au moins à maintenir la force de plénitude de mon esprit. On peut parler évidemment d’un processus qui existe réellement et que j’utilise en tant que placebo sonore.

 L’espoir et le rêve d’utiliser les sons exprimés par un bol comme placebo sonore, c’est une expression personnelle ayant un double objective : premièrement, de donner une voix à l’espoir thérapeutique de moins souffrir de la douleur ; et deuxièmement, au moins, de maintenir la plénitude et la calme intérieure de l’esprit. En écoutant les sons exprimés par un bol me chantant, ces sons aident émotionnellement le corps à moins souffrir, enfin, peut-être. Donc, j’écoute, et l’entendement des sons chantés par un bol, ils soulignent la paix intérieure de l’esprit.

 L’expression intime d’un bol chantant ne guérit pas le corps souffrant, mais dans l’écoute émotionnelle d’une note musicale spécifique, la parole harmonique du bol chantant est un moyen thérapeutique de bâtir une représentation apaisante de soi-même sans douleur. Quand le corps souffrant d’aujourd’hui est bercé intérieurement par le chant d’un bol, la note musicale entendue ça vibre dans le corps. Cette écoute vibratoire est un moyen spontané de quitter en rêve, son corps douloureux de maintenant ; et ainsi, magie harmonique, pour que l’esprit y retourne et endosse son corps d’antan, son corps de naissance avant la souffrance.

 Non, je ne prétends pas que le son guérit entièrement le corps qui souffre, mais, intérieurement, dans l’écoute vibratoire en profondeur d’un bol chantant, le corps écoute attentivement. J’affirme, de pratique spirituelle, dans la connaissance intérieure du souffle, que le rêve d’un soulagement impossible est, en soi, un moyen physique réellement valable en vue de lutter, et de résister, et de survivre, son corps souffrant sans répit. Le chant d’un bol devient le moyen solitaire, à travers une écoute intime, non pas d’entendre avec son corps souffrant d’aujourd’hui, mais d’écouter soi-même avec son corps d’antan, avec son corps de naissance avant l’assaut et l’agression de la vie de tous les jours.

 

Effet miroir ou allégorie à l’envers, le choix d'un bol est ailleurs ; je cherche, je crois, autant le corps idéal de naissance que le bol chantant idéal de maintenant. Le bol chantant qui repose dans ma main ou peut-être sur une autre surface, c’est, au sens strict sonore et vibratoire de la note musicale, un moyen de transposer le son par une écoute pure et de très près. Et miracle, et merveille, la résonance intérieure de la note musicale chantée par le bol est rythmée, et non pas assourdie, par les battements du cœur, les deux en concert.

 Le symbolique qui soigne est une symbolos, une palette de symboles parfois sonores, parfois silencieux, mais qui représente toujours l’acte et la volonté d’écouter le monde, tous les mondes, l’univers de la nature, et en fléchage particulier de la personne, le corps intérieur ; c’est ainsi un moyen de pouvoir continuer de vivre, et de survivre, dans un corps souffrant. Sans aucun besoin de parler face à la douleur physique et psychique, sans aucune nécessité de pleurer à haute voix, le silence devient l’écoute suprême de soi-même. Le silence intérieur est parloir pour soi-même et ses larmes silencieuses, et en conséquence, c’est aussi une caisse de résonance intérieure pour les sons résonants venants d’un bol chantant à l’extérieur.

 C’est dit. C’est entendu. Dans la résonance en écho d’un bol qui chante, l’écoute intime devient en cumul, l’écoute accrue de soi-même, et par conséquent, un moyen d’agir dans l’écoute contre la douleur réelle et muette. Dans le Tao-tê-king (La voie et sa vertu), il y a un passage dans le chapitre 23 qui donne2 tout le renseignement nécessaire pour un être humain qui fait résonner son bol chantant :

Parle peu

Laisse aller

Et puis, et puis, et depuis toujours, le désir de faire chanter un bol tibétain chantant, c’est une émotion qui se joue et se décide dans le corps et dans l’esprit d’une personne. Pour en faire le choix d’un bol, il faut préciser en soi-même, en écoutant soi-même, les raisons spécifiques pour décider laquelle note musicale du bol est le plus approprié à ses besoins personnels. Donc, laquelle note est le plus conforme aux urgences émotionnelles de son corps, sur le plan de plusieurs critères : de plaisir tout simplement ; ou la joie d’écouter ; ou peut-être une nécessité sanitaire et thérapeutique ; ou la recherche d’une échappatoire émotionnelle du temps et même de l’instant ; voire le son comme étant une caisse de résonance métaphorique d’un objet apparemment inanimé mais qui est vivement vivant.

Dans le cas présent, en espérant sans fondement, vouloir échapper à la douleur physique et psychique, j’ai repéré dans la note musicale de SI, toutes les caractéristiques qui font miroir de mon corps actuel et pour toujours, de mon esprit quiet et rempli de calme intérieur, de mon souffle en paix malgré une déchéance aggravée du corps, une souffrance aussi psychique que physique. À force de trop espérer le retour à un état de corps de naissance, donc, un état de corps avant la douleur, je crus possible d’effectuer une inflexion à la douleur en choisissant un bol exprimant lui-même une inflexion d’office ; donc, un bol chantant avec la légère inflexion de bémol.

Finalement, je réalise qu’à force de trop rêvé d’un apaisement à travers l’inflexion bémol, j’aggrave même la souffrance en enfermant mon écoute intérieure dans un objective qui ne diminue en rien la douleur. L’écoute intérieure fait uniquement office de constat, donc, de mon état de corps aujourd’hui. Une inflexion musicale, même du plus rare bémol du monde, ça ne change rien sur le plan thérapeutique d’un son exprimé par un bol chantant.

C’est avec son corps et son esprit d’aujourd’hui que le corps doit, vivre, et réalité du rêve oblige, qu’il faut survivre. Par conséquent, il faut persister à vivre et à souffrir avec un corps qui est certainement ravagé par la douleur, avec un esprit qui lui aussi est dévasté par une douleur différente, mais, en étant toujours à la merci de la douleur, le corps fait aussi symbole d’un bâti commun de chair et d’os et d’esprit, le tout cimenté dans l’expression du souffle. Le souffle qui parle pour la personne est le même souffle actif qui anime la note musicale du bol chantant. La qualité et la bienséance de l’écoute intérieure se révèlent et s’entend dans le souffle, que ce soit le souffle résonant du bol, ou le souffle de la personne qui la faisait résonner.

 Ainsi, le bol chante, et la note musicale voyage de façon arienne et linéaire. En conclusion de réflexion et de mes besoins à travers l’entendement, peu importe l’inflexion sonore en bémol, ça reste toujours en essence, la note fondamentale qui crée l’écoute intérieure, qui donne le constat concret de la réalité sanitaire et médicale du corps, et qui rend le rêve d’une moindre souffrance plus réel, plus conforme à la réalité sanitaire du corps. Réalité oblige, il vaut mieux coller son écoute intérieure avec le constat véritable de la personne, et non pas avec un rêve thérapeutique imaginaire. Les trois caractéristiques voulues dans le choix de mon bol chantant à moi, ils ne changent pas. Le seul changement est l’inflexion musicale de bémol qui n'est plus mis en évidence, et qui échappe ainsi, à l’échec du rêve sanitaire. Par contre, contradiction à l’envers, l’inflexion bémol demeure tout de même, toujours présente dans le corps constitutif du bol, mais uniquement en inflexion musicale clandestine.

 

En récompense inattendue de la réalité médicale d’un corps qui souffre, c’est de savoir que le plus féroce la nature de la douleur, la plus grande est la qualité de l’écoute intérieure. Dans le corps souffrant, il y a un effet balançoire de l’équilibre du corps, et cela finit par un effet supérieur en qualité de l’écoute intérieure. C’est une certitude de cœur et de l’âme de savoir que le corps qui souffre est un corps qui bénéficie aussi d’une capacité plus grande dans sa qualité d’écoute intérieure.  Le corps douloureux est un corps qui écoute de façon spirituelle.

Le bol chantant que je choisirai, me pardonnera. Finalement, l’inflexion bémol ne pas besoin d’exister comme placebo premier. La perception auditoire de la note, le SI approuvé,  c’est linéaire, en partant de l’intérieure du bol qui est frappé et caressé sur ses flancs extérieurs ; puis en traversant de mode aérienne, l’écoute extérieure de l’utilisateur ; puis en entrant dans son espace d’écoute intérieure. De toute simplicité, de toute efficacité, la note choisit est aérienne et linéaire, un dynamique auditoire qui résonne et qui vibre dans le corps intérieur, engendrant ainsi des ondes alpha émises par le cerveau. Oui, la douleur tue le corps, mais sans tuer la personne. Dans la souffrance sans répit, le corps est agrandi dans sa perception spirituelle, et encore, l’aiguisement d’une perception spirituelle de la douleur dépend d’une amélioration dans l’écoute d’une personne d’elle-même. Oui, la douleur, en soi, en soi-même, ça nécessite une écoute intérieure plus grande, donc exactement comme la qualité d’écoute engendrée par un bol chantant.

 

Dans l’expressionde mon bol qui chante, les vibrations sonores en SI sont positives et ils résonnent dans mes os, dans le liquide majoritaire du corps, dans mes cellules. De fait, dans une transposition toute naturelle, la fréquence sonore du bol chantant est le reflet sonore idéal des actions bénéfiques du chakra intrinsèque au bol.  Voilà, vérité, voici, réalité, la note SI fondamentale m’apaise et me soulage à travers une écoute intérieure qui est pure et aérienne et linéaire et sans l’écho superflu d’un rêve thérapeutique inexistant.

 

Je choisis ainsi, mes yeux fermés, sans rêver d’une souffrance moindre, sans trop espérer que le chant de mon bol chantant diminuera la douleur, un bol tout simplement de note SI, un bol résonnant d’actions bénéfiques sans mesure. Voilà, au sommet, mon bol chantant de couleur rose ; voici mon sommeil bercé par une écoute intérieure de meilleure qualité ; ainsi un bol qui exprime ma spiritualité du souffle de façon aérienne ; alors un bol chantant qui maintiendra ma paix intérieure en équilibre linéaire ;  en conclusion, revoici mon bol à moi qui gardera et maintiendra ma quiétude en état de veille permanente et harmonique.

 

La nature émotionnelle d’un bol chantant comme possession personnelle.

Pour chaque personne, il y a des possessions qui dépassaient l’état de simples possessions, et qui existent dans la vie de la personne qui les possède comme étant des possessions émotionnelles. Le statut de « possession émotionnelle », ça souligne la nature vitale et intime de l’objet, une chose, un outil qui est conforme à la nature de la personne qui l’utilise. Par exemple : un violoniste et son violon, un photographe et un certain appareil photographique, un peintre et un pinceau particulier, voire un footballeur et une paire de crampons. Dans l’amour porté à l’objet il y a évidemment des statuts d’amour qui existent purement par émotion, et d’autres, comme pour les sportifs, par superstition positive.

Pour ma part, j’ai eu dans ma vie d’écrivain, et encore à ce jour, certains stylos plumes qui me sont viscéralement importants sur le plan de mes émotions et de mon esprit d’être humain en paix avec lui-même. Et encore, l’idée d’approprier un objet de façon viscéral, c’est un acte de possession qui dépasse le statut du « regard » sur l’objet et de son apparence extérieur. Pour être dignement en possession émotionnelle d’un objet, il faut déplacer l’état du regard vers l’intérieur de l’objet, vers l’invisible, là, dans ce lieu intime dedans où la valeur émotionnelle de l’objet est traduite par d’autres sens, par d’autres moyens de réception et de perception de sa valeur émotionnelle. Finalement, comme pour le chant d’un bol chantant, c’est dans la recognition émotionnelle et invisible d’un objet que la possession de l’objet est validée comme étant une possession émotionnelle.

Depuis plusieurs mois, j’explore, et surtout, j’écoute deux sites de bols tibétains chantants, et l’excellent site « Artisans du Népal » en particulier. En vue d’offrir un bol chantant à certain très bons amis, et aussi à moi-même, j’ai écouté bol après bol, note musicale après note musicale, et finalement je suis arrivé, sur le plan personnel et émotionnel, à choisir un bol pour moi même, et aussi plusieurs bols « cadeaux », mais chaque fois à la place de la personne. En ce qui concerne le statut très personnel d’un bol appartenant à une personne en particulier, il y a une vérité supérieure qui dépasse toutes les principes techniques qui sont propres au choix d’un bol ; que ce soit sur le plan décoratif, ou plus important, sur le plan d’une note musicale qui doit être en adéquation émotionnelle avec la personne possédant le bol. Dans tous les commentaires que j’ai pu lire sur la nécessité de bien choisir un bol chantant, il y a toujours une vérité supérieure qui est mise en évidence, l’idée qu’un bol chantant est une possession émotionnelle, avec un statut émotionnel pour la personne le faisant résonner. Oui, ce bol chantant dans mes mains est strictement « mon bol tibétain chantant. » C’est mon bol à moi. Et pareillement, le bol offert comme cadeau à une personne en particulier, le bol devient, pour chaque personne, « leur bol à eux ».

Chaque bol chantant spécifique, dans la possession d’un être humain spécifique, cela devient l’objet personnel et émotionnel de son possesseur. Par conséquent, cela devient aussi, intimement, le placebo thérapeutique et spirituel de la personne qui le possède, et qui le fait chanter. Le bol devient, de façon spirituelle, le miroir métaphorique des besoins divers de son possesseur.

J’ai reçu aujourd’hui, mon bol chantant à moi ; et j’entends son chant ; et j’écoute l’expression aérienne et linéaire de sa résonance ; et cette note de SI est clairement le miroir sonore de moi-même et de mes attentes spirituelles et thérapeutiques. Dans l’écho résonant de son chant, le chant de ce bol m’apaise ; et au fur et à mesure que le chant en écho diminue, mon écoute intérieure me sert comme moyen de maintenir et de prolonger, ma plénitude de personne.

En effet, le constat par le corps qui écoute est clair. L’acte d’écouter ce bol qui me m’exprime avec clarté sa résonance sonore, c’est en tout, la signe d’une écoute personnelle qui est vivement multiculturelle dans l’étendue de sa portée publique. Plus authentique et plus personnel est son ampleur sonore pour moi l’utilisateur privé. En me chantant, ce bol est terriblement humain et universel dans sa portée privée, avec une résonance qui vibre jusqu’à la garde, jusqu’à la moelle, jusqu’au tréfonds de ma personne. Quand on parle de la musique comme étant un langage universel, c’est bien ça la joie inattendue que l'on reçoit en écoutant un bol chantant, un bol d’une musicalité « publique » et universelle, et que je reçois en écoutant avec grande émotion.

Mon bol chantant est toujours devant moi, et ainsi toujours en vue. Même en traversant notre petite pièce commune qui fait office d’espace à vivre, j’arrête pour un bref instant, et je faire résonner mon ami. À vrai dire, j’admets volontairement que mon bol est devenu légitimement, mon ami. En passant devant lui,  et en lui donnant un coup sec et doux, je donne voix à sa présence permanente.  En chantant, il s’adresse directement à moi-même. J’admets, oui, sa présence, même toute seule, et sans chanter, est un réconfort. Oui, encore, bien que mon bol me chante, son chant n’est pas chanson. Pareillement, bien que je lui écoute intensément, dans l’espace de mon écoute, je lui parle aussi, mais en silence, à haute voix silencieuse. Est-ce que mon ami m’entend ? Je suis certain qu’il m’entend en lisant sur mes lèvres :

 

Mon bol, tu es chez moi, et je te vois assis sur une pile de livres sur ma petite table à l'entrée. Surprise rassurante, quand je te place sur un livre, et que tu me chantes, ça donne un son qui est inexplicablement plus souple, plus rond, plus doucement équilibré, comme si ta résonance bénéficie de ton placement sur une surface de papier, donc en essence, sur une forêt de feuilles qui est fabriquée à partir d’un pâté de fibres végétales, une matière à base de cellulose. Avec un tel siège, je me donne  à imaginer que l’origine même de ton chant est « totale », se donnant ainsi, un son qui est universel et venant de l’intérieur de la terre ou à sa surface.

Ami, voilà pourquoi j’imagine la nature de ton son comme étant « de la terre », et « qui s’étend à tout, qui concerne tout, qui embrasse la totalité ». Mon bol à moi, mon doux et gentil bouffon, je jure, ton chant me rassure intérieurement, parce que tu as des connaissances en tout, un paysage sonore qui est universel, et ça, et rien d’autre, explique qu’en chantant à moi et au monde, tu es un esprit universel. Voici, la conscience de ton chant créateur est universelle, multiculturelle, et citoyenne. À la fois, féminin et masculin, ton chant androgyne me caresse en écoute. Ouf, ta présence est une fleur. Grâce, et en t’écoutant intérieurement, j’entends, en soi, un chant qui m’apaise. La juxtaposition de tes qualités, ils se transposent en moi, et j’ai grand besoin d’être ainsi soulagé ; et de ce fait, mes attentes personnelles deviennent aussi de nature, plus arrondies, plus aériennes, plus linéaires, plus naturelles. Je peux même te dire, et, sans bémol de conscience, que j’entends ton chant comme étant, tiré du bois et donc profondément cellulaire. Assurément, le constat de la nature de ton chant me revient, en miroir métaphorique de moi-même. Assis sur ta surface de papier, ta résonance sonore « m’arrondie » en tant qu’utilisateur souffrant et heureux. Voilà, c’est dit, j’admets, tu me rends plus humain.

Chez ami, que dis-tu, « Humain, tais-toi, et écoute-moi. » Oui, ami, je conclus ici. L’ordre du jour, de chaque instant, c’est « Respire, respire, respire. » Par conséquent, depuis que tu es chez moi, chez nous, je me rends compte de plusieurs petites vérités. Oui, tu es un bol, mais je ressens que tu es devenu véritablement « une présence », et ta présence me parle, et même quand tu n’es pas en traîne de me chanter, ta présence me parle, et ton silence est toujours, parole.

Oui, tu es un bol chantant, et tu es fondamentalement de la note de SI. Oui, tu es supposé être un objet inerte et inanimé, mais, cher ami, tu es devenu une vraie présence chez moi. Ta présence est très personnelle et émotionnelle pour moi, et chaque fois que je passe devant toi, et chaque fois que je te regarde, je ressens intimement ta présence. Je me rends compte aussi que notre relation est légitime, et que notre relation dépend d'une amitié loyale, et oui, notre amitié durera le temps de ma vie. Pour ta part, sur le plan constitutif de ton chant et de ta décoration, tu vivras longtemps après moi, parce que tu es éternel. Manifestement, la nature spontanée et naturelle de ta présence dans ma vie est précieuse, et bien au-delà de mon entendement de tes sons résonants. Incontestablement, il faut que l'on garde notre relation très simple. Sûrement, émotionnelle, mais d'un rapport simple et ordinaire. Dans notre société marchande d'aujourd'hui, l’appréciation des bols chantants est trop entachée d'une tendance péniblement ésotérique, avec des mots et des conseils trop hermétiques et initiatiques. Restons-nous, chez nous, mais restons-nous, ouverts sur le monde et les autres. Voici, au revoir. Voilà, bonjour. Chante-moi. Et en tout assurance, salut.

Voilà, vérité, voici, réalité, dans mon souffle de vie aussi heureux que douloureux, le chant de mon bol m’aide à vivre à petits pas, et à survivre plus dignement à travers sa résonance spécifique de SI. En étant miroir métaphorique de ma personne, son chant résonant est réel, et ça rentre, de façon spirituelle, dans la composition du souffle. En écoutant mon bol de SI avec sa décoration du fait religieux plutôt amoindri, mon écoute intérieure devient plus aérienne, plus respiratoire, plus oxygénée. Il ne faut pas oublier que pour pouvoir chanter, le bol chantant respire ; que le bol lui-même a besoin vital de respirer son chant.

Ainsi, en entendant mon bol qui me chante en respirant, j’entends aussi un bol qui vit, et qui survit, et lequel, à travers la nature technique de sa composition métallique unique, m’aide à mieux respirer en vue de mieux souffrir, de mieux, tenir. Accessoirement, à savoir aussi si certains alliages de métaux sont plus oxygénés que d’autres, et si leur corps métallique respire mieux que d’autres ? Et est-ce que la « respiration » améliorée du bol s’entend aussi dans la qualité de son chant résonant ? À vrai dire, le chant d’un bol n’est pas muet ; le bol respire parce que dans sa composition métallique, l’alliance des métaux est oxygénée. Sur l’excellent site, « Artisans du Népal », il y a une section qui propose des bols chantants « Om Sajan ». Ce sont des bols chantants d’un genre nouveau, et apparemment prometteur, parce qu’un autre métal est rajouté dans la composition des métaux, et celui-ci permet d'assouplir les autres métaux, en ajoutant de la profondeur à la sonorité. Je ne sais pas si la notion « d’assouplissement » des autres métaux veut dire aussi que ces bols respirent mieux, ou respirent davantage, dans leur chant résonant.

En ce qui concerne l’écoute d’un bol tibétain chantant, la réalité est double ; celle d’un bol qui me chante, et celle de moi-même qui l’écoute. C’est une histoire qui se joue à deux, et la réalité harmonique du bol est le miroir véridique de mes attentes en l’écoutant. En conclusion du concert entre mon bol et moi, la chronique des bénéfices est le constat de cet acte sonore entre nous deux. Oui, quand mon bol me chante, ses résonances vibratoires font le récit de mon écoute intérieure. Sur le plan des attentes spirituelles et thérapeutiques, je vis le constat dans mon corps, dans mon état du souffle. La conclusion concernant nous deux est précise : entendons-nous, et écoutons-nous, et finalement, rappelons-nous dans nos corps respectifs que notre entreprise harmonique représente notre fusion intime de famille. Autant en réalité qu’en rêve, le chant sonore est le placebo réel de mes besoins personnels. Précisément, le chant de mon bol est mon aide-mémoire, et sans même la nécessité d’entreprendre une méditation spirituelle ou thérapeutique. Ainsi, j’entends, et j’écoute, le rythme du chant qui nous relie ensemble.

 Il était une fois l’utilisateur d’un bol tibétain chantant. Dans ma capacité de personne souffrante, je fais résonner mon bol, soit avec un coup doux et sec sur ses flancs, soit en caressant ses bords avec une gestuelle circulaire. Voilà les premières notes de son chant et de mon entendement. En lui écoutant de si près, voire intérieurement, j’entends moi-même en parallèle, et j’écoute les rythmes analogues de mon corps ; le sang qui tourne, mes larmes silencieuses, mon cœur comme parloir  de mes joies et de mes griefs, et surtout, mon souffle qui monte en nuage d’oxygène, et qui sort, en pensée et en parole. C’est ici que l’acte de concert entre nous deux devient notre caresse émotionnelle de fusion, et que cet entente émotionnel nous relie. Oui, mon bol me touche de façon intime et harmonique. Et son toucher sonore me donne la possibilité d’être apaisé, de façon progressive en rêve, de façon évolutive en réalité. Ce concert entre deux corps, c’est le paysage sonore de nos actions rétrospectives.

 Mon bol me chante. J’entends l’écho résonant de son chant à mon égard. En même temps de son chant, je m’écoute en moi-même. Ainsi, un état d’apaisement se ressent, et dans le même rythme des échos harmoniques, j’écoute le rythme de ma propre respiration. C’est dit, nous respirons ensemble et en parallèle. Mon bol chantant, il respire ; et moi, en lui écoutant intimement, je respire. Voilà, nos deux respirations vont de pair ; et nos deux respirations deviennent, pour un bref moment, l’écho d’un seul souffle. Et à cet instant, nous sommes un seul corps fait d’échos résonants, un ensemble constitués de ses sons résonants et de mes attentes. Et puis arrive l’instant quand les échos de son chant, s’éteignent, et il ne chante pas.

 Et là, et ici, dans cet instant se dévoile, le miracle réel et rêvé de notre concert ; et je ressens le doux apaisement de son chant offrande. Prie, écoute, mon bol ne me chante pas en ce moment. Pour ma part, je continue bien évidemment de vivre, et de souffrir, et par conséquent, de survivre. Pour notre part, nous deux ensemble dans ce petit espace forestier de mon salon, je respire plus fortement, avec un souffle sanitaire plus énergisé et équilibré. Avec la force harmonique de son chant toujours en mémoire, je respire de façon plus oxygénée, plus pure, et le chant de mon bol soulage mon souffle. Non, la douleur n’est pas moindre, mais son chant reste un écho de vive voix dans la lutte sans répit de moins souffrir.

 Rossignol, voici de rêve doux et digne, je respire pour deux, et avec nos deux souffles. C’est étrange, mais ça n’est pas trop difficile à comprendre ; en remémorant le chant de mon bol, son souffle me sert comme moyen de tenir dans la douleur. En étant un peu lourd, je ne tiens pas mon bol dans la paume d’une main, mais je le place plutôt sur une pile de livres. De ce fait, les vibrations sonores de son chant n’entre pas dans ma main gauche, et donc directement dans mon corps. Pourtant, il y a un autre moyen, peut-être moins intense, de passer ses vibrations dans le corps. Utilisant ma main droite, et avec une geste douce et ralentie, je le fais résonner sur son siège de livres, et à l’instant que son chant arrive à son apogée de résonance, je place ma main droite sur son bord, et de suite, presque spontanément, ses vibrations s’arrêtent de résonné, et ils passent à travers ma main et ils vibrent dans mon corps. Cela donne un chant qui vibre en détour, une résonance des vibrations qui est légèrement plus lapidaire, mais toujours ardente et vive et acceptable.

 L’art heureux de savoir tenir contre la douleur incessante, cela est aidé et maintenu par le chant de mon bol. D’un coup, à travers son chant, avec nos deux bouffées d’oxygène, mon corps souffrant respire joyeusement son chagrin, et mes nerfs respirent leur bonheur électrique. Dans ce lieu, dans l’ombre d’une étagère trop remplie de livres, je vois mon bol tibétain chantant de SI y posé sur une pile de livres. Cher ami, chante-moi.

 L’instant après de mon bol chantant

 C’est fait. Mon bol chantant de note SI est arrivé.  Chez moi, assis, je me tiens devant « mon bol tibétain chantant » y assis sur son siège d’un grand livre. Pour pouvoir correctement choisir mon bol chantant, en adaptant son chant et ses vibrations résonantes à mes besoins personnels d’ordre spirituel et thérapeutique, il fallait déterminer d’abord la nature de son symbolique. Par symbolique, je veux dire la nature de son apparence en cumul avec la nature de son chant et de sa note musicale fondamentale.

 J’atteste que son symbolique d’apparence est devenu, en moi, par le biais d’une écoute intérieure profonde, un constat clair de son existence en tant que bol chantant. Comme pour tout bol chantant, le cadre de son symbolique principal  est le cumul de trois composants de base, et autant dans son apparence que dans sa fonction sonore. 

Premier élément, le chakra principal d’un bol qui chante. Donc, parmi les sept points du corps où se concentre l’énergie vitale et qui pourraient être localisés dans le corps humain, il y a le chakra qui désigne un de ces « centres spirituels » principaux.

 

Deuxième élément, la couleur qui est associée au chakra de chaque bol chantant. En cumul avec les sept chakras, il y a donc les sept couleurs symboliques des sept couleurs de l’arc-en-ciel ; avec une énergie spécifique qui est associée à chaque chakra, y couvrant ainsi tout le spectre de lumière, et représentant toute la richesse et bien-être inhérents dans un corps humain.

Troisième élément, la note musicale fondamentale. Chaque bol émet une note de musique spécifique, qui à une correspondance directe avec un chakra déterminé du corps. Les correspondances, les notes et les chakras en Sanskrit sont ainsi : Do, chakra racine, (Muladhara). Ré, deuxième, le sacré, (Svadhishthana). Mi, troisième, plexus solaire, (Manipura). Fa, quatrième, le cœur, (Anahata). Sol, cinquième la gorge, (Vishuddha). La,  sixième, le troisième œil (Ajna). Si, septième coronal, (Sahasrara).

 Ce cadre du symbolique principal des bols chantants m’a permis de bien choisir « mon bol à moi ».  Étant toujours en vue devant moi, mon bol est devenu une présence entière. Sa présence m’est devenue une présence personnelle et émotionnelle ; et cela est un constat qui légitime, progressivement, la réalité que mon choix de bol était correct, et que sa présence chez moi maintenant est nécessaire. Par conséquent, en la présence constante de mon bol, je comprends que son cadre symbolique qui m’a servi pour le choisir m’est aussi nécessaire dans l’usage sonore que je fais de son chant.

Voilà donc le moment de mélodie, ce temps présent quand le chant de mon bol quittera son intérieure circulaire en mode aérienne et linéaire ; et voici cet instant quand le chant de mon bol entre en écho dans mon corps, dans mon espace auditif, dans mon écoute intérieure. À cet instant exact, la résonance de son chant est en traîne d’agir positivement en moi, et j’entends en moi ses vibrations sonores, et je ressens la diffusion de ses ondes sonores, dans mon sang, et au-delà, dans mes os, dans toutes les cellules de mon corps douloureux. C’est inexplicable, ce chant venant de l’extérieur et qui m’apaise de plus profond, c’est une action sonore qui est tellement positive que je sens, par mon écoute, une bienfaisance totale et sincère, et temporaire, avec toute la durée d’un rêve duquel je ne me souviens plus. 

 Une question demeure. Le bol chantant fait cadre symbolique de trois composants de base dans sa construction, et par conséquent, dans son existence en tant qu’objet inanimé qui chante, et qui respire, et qui me fait du bien, et du plus grand ressenti d’apaisement, même en rêve. Encore, le symbolique de mon bol chantant est un cadre qui demeure toujours présent dans son chant. Voilà, vérité, l’instant complice d’un soulagement rêvé et d’une plénitude d’esprit qui fait tenir le corps dans sa lutte avec la douleur. Ainsi, je frappe mon bol tibétain chantant, et j’entends son chant qui m’est offert. Évidemment, ni dans l’approche mentale de lui frapper, et ni à l’instant de ma frappe, je ne pense en aucun cas à son cadre symbolique ; je ne pense nullement à ses trois composants ; ni au chakra principal qu’il cible en moi, ni à la couleur arc-en-ciel représentée en moi, ni à sa note fondamentale qui est sensé m’apaisé avec des vibrations résonantes, une marée harmonique en moi.

 Rossignol, il y a encore cette question qui reste en suspens et sans résolution, une question sans forme, et sans aucune empreinte en mémoire de la composition symbolique de « mon bol à moi ». À l’instant même quand je « faire résonner » mon bol, je n’ai rien d’autre en mémoire. Enfin, il y a forcement une force qui crée et qui donne une cohérence émotionnelle à la complicité entre un bol qui chante et son utilisateur personnel qui lui frappe. Il y a de facto, une force qui relie tous les composants symboliques de mon bol, et de sa place et de sa présence dans ma vie. Certes, à l’instant de frapper mon bol, et de lui donner une dynamique de pulsion sonore, je ne me souviens en rien de son symbolique, mais c’est peut-être ici, là, dans mon oubli de ses composants, que se crée cet état d’OUBLI qui est nécessaire et intrinsèque pour mon plaisir et mon bien-être.

 Cet OUBLI est un état qui me comble de soins sonores qui sont aussi spirituels que thérapeutiques. L’acte de « faire résonner » mon bol se prépare déjà dans mon oubli de son symbolique et de ses composants. Chez moi, dans un silence complet et sans la moindre tierce source de son, seul et sans aucune autre personne présente, solitaire dans mon esprit de personne quiète, et sans accompagnement dans mon corps douloureux, je prépare l’acte de frapper mon bol. Et ainsi dans l’entendement qui suit, avec mon écoute intérieure, tout est oubli, et tout est oublié ; et c’est uniquement avec la force de l’oubli que j’entends le chant de mon bol. 

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